article écrit par Amélie Latour
Les Touaregs sont un peuple berbère nomade vivant dans le désert du Sahara. Ils se nomment dans leur propre langue les Kel Tamajeqs.
Carte du territoire où vivent les Touaregs
Les Touaregs parlent la langue tamasheq qui diffère un peu selon les régions mais souvent ces dialectes restent mutuellement intelligibles entre eux.
Pour écrire leur langue, les Touaregs utilisent l'alphabet tifinagh (l'alphabet utilisé par les langues berbères) qui varie également selon les régions où l'on se trouve.
Exemple de quelques lettres dans l'alphabet tifinagh.
Aux alentours du IV au Vème siècle, les Touaregs se sont déplacés vers le sud du Sahara sous le règne de la reine Tin Hinan.
Peinture représentant la reine Tin Hinan datant du XXème siècle fait par l'artiste Hocine Ziani
La tombe de Tin Hinan se trouve dans les montagnes de l'Hoggar dans le sud de l'Algérie.
Version miniature de la tombe de la reine
Position des montagnes de l'Hoggar
Les Touaregs vivent en Tawsits. Nous pouvons rapprocher ce terme de l'idée de tribu où de clan pour nous. Chaque Tawsit est dirigée par un Amghar (un chef de tribu). Les membres d'une même tawsit se disent descendants d'une même femme, une ancêtre commune à tous les membres de la tribus. Certaines tribus étaient alors unis en confédération, ces tribus étaient alors unis sous la direction d'un amenokal si c'est un homme, ou d'une tamenokalt si c'est une femme. L'amenokal ou la tamenokalt est élu à la mort du précédent amenokal par la famille du défunt. Il détient alors l'ettebel (un tambour de guerre) comme symbole de son autorité. Au sein d'une confédération, les tribus se divisent de manière simplifiée entre les nobles (les imajaghans) et les vassaux (les imghads). Les nobles sont composés principalement de guerriers car en effet leur rôle au sein de la confédération est surtout de protéger les vassaux en échange d'un tribut, un peu comme au Moyen Âge au temps de la féodalité.
De plus dans la société touareg, la filiation du rang social se fait par la mère. Les enfants en effet sont considérés comme membres de la tribu de leur mère et ils obtiennent le même rang social qu'elle.
Dans la société touareg, les hommes portent le taguelmoust(une sorte de turban sur la tête qui couvre en plus de la tête également la bouche) en dehors de la tente. Ce vêtement a pour but de protéger les hommes des Kel essouffs ( des esprits malins).
photo montrant un homme touareg avec sur sa tête un taguelmoust
À l'inverse les femmes ne portent que rarement du tissu devant le visage.
bijoux touareg
Touaregs en déplacement
maintenant je vais vous faire découvrir une version traduite en français d'un ancien poème amoureux touareg d'avant la période coloniale :
J’ai passé la nuit dernière dans la tristesse de son absence, En mon âme je souhaitais aller à elle, Comme je traversais la place abandonnée de son ancien campement, La contemplant, voyant le petit amas de sable qui lui servait d’oreiller s’élever encore sur le sol, Elle se présenta en image à mon esprit avec son sourire, Telle qu’elle est maintenant, au large et en bon air dans son pays Son éclat la faisait pareil à la lune Ou bien à sa compagne, l’étoile que vous voyez au ciel
Je vais maintenant pour terminer vous faire découvrir un conte touareg qui nous vient du Niger.
Téshoua était une jeune fille qui avait un grand frère. Ce grand frère avait un plateau de cuivre auquel il tenait beaucoup et un jour il part en voyage en laissant ce plateau. Cependant avant de partir il exprima la mise en garde suivante : je ne veux pas que l'on utilise mon plateau en mon absence, si quelqu'un s'avise de l'utiliser , je l'épouserais ,serait-ce ma soeur !Il part et Téshoua l'utilise pour se laver les cheveux malgré la mise en garde des gens autour d'elle. Cependant en se lavant les cheveux, un de ses cheveux s'enroule à la poignée du plateau. Le frère revient découvre le cheveu, demande à qui il appartient et lorsqu'on lui dit qu'il appartient à Téshoua, il déclare que donc il va l'épouser. Téshoua reste selon la tradition durant la nuit dans la tente des épousailles et au le lever du jour, elle quitte la tente et elle va se transformer en oiseau fuyant ainsi ce mariage. Finalement après de longues péripéties, la famille retrouve Téshoua toujours sous forme d'oiseau. Durant une période chantée par le conteur, on découvre que chaque membre de la famille à son tour va chercher à donner de l'eau à Téshoua. La jeune fille transformée en oiseau va refuser l'eau à chaque fois proposé en signalant le lien ambigu qu'elle a dans la famille à cause du voeux imrpudent de son frère de vouloir l'épouser et qu'ainsi elle ne comprend pas ce qu'elle est dans la famille. Finalement la famille la capture, et elle redevient une jeune fille. Cependant elle refuse de retourner vivre avec sa famille et elle part vivre à l'égard avec une ânesse qui l'aide à se cacher de la foule. Chaque jour, elle part abreuver son ânesse et se laver. Le fils de l'amenokal s'intrigue de voir une ânesse qui semble aller toute seule tous les jours s'abreuver et donc il part se cacher dans un arbre pour voir ce qu'il en est. Et donc il voit ainsi Téshoua, il en tombe immédiatement amoureux. Il subtilise alors ces vêtements, Téshoua demande alors qu'on lui rende ces vêtements et le fils de l'amenokal descend et lui rend ces vêtements, les deux tombent amoureux l'un de l'autre. Le mariage a alors lieu, cependant l'amenokal est tombé lui aussi amoureux de la jeune fille et souhaite l'épouser. Pour ce faire il conduit son fils juqu'à un puits et sous le prétexte qu'il a soif, il lui demande d'aller au fond du puit. Lorsque son fils est au fond du puit, l'amenokal s'en va. Cependant, Téshoua lors des noces avait mis une datte dans les cheveux de son mari pour l'aider en cas de besoin. Le mari de Téshoua mange la datte et laisse tomber le noyau sur le sol qui germe alors et lui permet de sortir du puit. Lors de la cérémonie organisé pour son retour, il creuse un puit dans lequel il met du bois et un tapis dessus. Et lors de la cérémonie il invite son père à s'asseoir sur le tapis. Le père s'assoit dessus et tombe au fond du puit. Et donc ainsi Téshoua et le fils de l'amenokal peuvent vivre heureux ensemble pour le restant de leurs jours.
Ainsi se termine cette introduction à la culture touareg, j'espère qu'elle vous aura plu.